SCH : 5 bonnes raisons de (ré)écouter A7 avant Autobahn

Avant la sortie de la nouvelle mixtape de SCH, Autobahn, voici cinq bonnes raisons de se replonger dans son premier projet grand public, A7.

Après une année 2021 stratosphérique portée par la sortie de son dernier album JVLIVS II, SCH ne pouvait décidément pas s’arrêter en si bon chemin. Mieux que ça, il est visiblement prêt à passer à la vitesse supérieure avec la sortie de son nouveau projet le 18 novembre prochain, une mixtape intitulé Autobahn. Mais avant de nous lancer à pleine vitesse en bolide allemand sur le réseau autoroutier de nos voisins de l’est, jetons un dernier coup d’oeil dans le rétro là où tout a réellement commencé pour SCH, sur l’A7.

Hasard du calendrier, moins d’une semaine avant l’arrivée de cette nouvelle mixtape, sa première galette professionnelle du S fête ce dimanche 13 novembre ses sept ans d’existence. Si cette célébration justifie amplement une nouvelle écoute approfondie de A7, il existe en réalité plein d’autres raisons de se replonger dans ce projet à succès avant la sortie d’Autobahn. Allez, attachez votre ceinture, cramponnez-vous et embarquez avec nous dans le bolide, on vous explique tout ça.

Cette mixtape témoigne d’une époque révolue

Quand on voit ce qu’est devenu SCH, un artiste simple, mais toujours plus stylé, riche et charismatique au fil des années, A7 rappelle en effet que ce n’a pas toujours été le cas. Loin de là. Vous n’êtes sûrement pas sans savoir qu’avant de percer, SCH a souffert durant son enfance. Né d’un père routier et d’une mère infirmière, l’artiste a grandi dans un environnement très néfaste. Pauvreté, dettes, huissier seront son quotidien. Une pression financière tellement difficile à gérer pour sa famille qu’elle fera sombrer son père profondément dans les drogues et l’alcool. Un mode de vie que le jeune Julien Shneider ne tardera pas à reproduire pendant son adolescence.

Ceci dit, si ce cadre serait difficile à vivre pour n’importe qui, le S en a très vite fait une force créative. Ce sont effectivement tous ces moments difficiles lui ont inspiré A7. C’est pour ça que sur ce projet transpire une ambiance ténébreuse et une haine viscérale de la pauvreté. Dans un esprit revanchard, le rappeur change radicalement de registre en exposant toujours plus de richesses, qu’il s’agisse de porter des fringue flambant neuve, de se mettre en scène avec des mannequins ou d’acheter cache des villas de luxe. Il peut dire merci à la musique de l’avoir libéré de sa jeunesse fauchée.

A7 cristallise la transition vers la nouvelle ère du rap français

Dans l’histoire du rap français, on parle souvent de la période creuse qu’a représenté la deuxième moitié des années 2000. Or, pour traverser une telle crise et en arriver à une telle renaissance, l’industrie a forcément dû s’adapter et passer par une période de transition. Vous le voyez venir, celle-ci s’est produite à l’aube de la seconde moitié de la décennie avec l’avènement des plateformes de streaming et du modèle économique basé sur les certifications.

Musicalement aussi, le rap s’est transformé et A7 incarne profondément tous ces changements. En apportant avec elle des sonorités nouvelles avec l’utilisation d’effets de voix novateurs, une direction artistique plus sophistiquée et cinématographique basée sur des visuels forts, ce projet par son audace a permis au rap français d’opérer un véritable basculement. Oui, SCH fait incontestablement partie des premiers artistes à avoir compris que le succès se ferait désormais par la puissance de l’image. En vrai, c’est peu dire qu’A7 figure fièrement parmi le club très fermé des game changer, au même titre que la mixtape peut se vanter de figurer parmi les derniers véritables gros classiques du rap français.

A7 est un classique intemporel

Comme chacun sait, de nos jours, le terme « classique » est souvent utilisé à tort et à travers. Pour autant, A7 mérite amplement le titre, pour tout ce qu’elle a apporté bien sûr, mais aussi pour son incroyable longévité. Première mixtape rap fr certifiée disque de diamant et encore aujourd’hui mixtape la plus vendue de l’Histoire du rap français, la première galette du S a su s’offrir une place de choix dans les playlists de plusieurs générations de fans de hip-hop.

Si elle a si bien résisté à l’épreuve du temps, c’est qu’en dépit de l’évolution constante de son auteur au fil des projets, cela ne l’a pas empêché de bien vieillir. En effet, écouter A7 aujourd’hui et vous verrez qu’aucun de ses morceaux n’a pris une ride. Un véritable exploit de nos jours quand on sait à quel point les tendances bougent vite à l’ère du streaming. Ceci dit, SCH n’a pas volé la distinction de classique intemporel puisque la jeunesse éternelle de sa mixtape, il la doit à sa direction artistique aussi cohérente qu’impactante, son écriture ciselée, ses thèmes à la fois forts et universels, sans oublier ses sonorités épiques et parfois même avant-gardistes.

A7 est un exemple d’équilibre et de cohérence artistique

Avec tous ces ingrédients, on peut dire sans trop se mouiller qu’A7 n’a de mixtape que le nom. En effet si ce format musical laisse souvent place à l’expérimentation au profit de la cohérence, le premier projet majeur du numéro 19 peut se vanter d’être aussi bien construit qu’un véritable album.

Dans son déroulé, la première moitié de la tracklist propose une ambiance des plus sombres quand la deuxième partie du projet, à partir du morceau « Gomorra » disons, nous emmène vers quelque chose de plus ouvert et lumineux. Cette DA bien construite et orchestrée par l’éminent producteur Kore nous offre le mélange parfait entre bangers purs, à l’image de titres comme « John Lennon », « A7 », « Solides » ou « Gédéon », et tubes destinés à hisser le projet au sommet des charts comme ont pu le faire des hits comme « Fusil », « Gomorra », « Liquide » avec Lacrim ou le brillant « Champs-Elysées ».

Autobahn en est a priori la suite spirituelle

Lorsque les premiers indices du retour de SCH sont arrivés sur la toile, beaucoup se sont plu à imaginer une suite directe de la mixtape A7. La raison ? L’image du logo représentant le réseau autoroutier allemand qui pouvait effectivement porter à confusion. Quelques jours plus tard, la rumeur a pris fin, ne sortira finalement pas A7 2, mais plutôt Autobahn, qui signifie logiquement autoroute en allemand. Un clin d’oeil subtil à son premier projet donc, mais aussi en clin d’œil à son premier projet, mais aussi à ses origines paternelles.