Nouvelle Ecole Saison 3 : que retenir des quatre premiers épisodes ?
Après le lancement de la saison 3 de Nouvelle École sur Netflix, retour sur les meilleurs moments des quatre premiers épisodes.
Comme on dit, jamais deux sans trois. C’est ainsi que rapidement après la diffusion de la saison 2 de Nouvelle École en mai 2023, Netflix a rapidement annoncé l’arrivée d’une troisième édition de son télécrochet rap. Et forcément dans le milieu, tout le monde l’attendait. L’attente a pris fin ce jeudi 4 juillet, avec la diffusion des quatre premiers épisodes sur la plateforme de streaming. Chez Rap City, on les a tous regardés, et voici ce qu’on en a pensé.
D’entrée de jeu, il convient de noter que cette nouvelle saison est arrivée avec de nombreux changements, à commencer par son jury. Si SCH a conservé son poste depuis les premières classes, Shay et Niska, les deux co-hôtes des saisons précédentes ont tiré leur révérence pour laisser place à deux autres figures fortes du rap game et des musiques urbaines : SDM aka Ocho et Aya Nakamura, la queen incontestable qui n’est autre que l’artiste française et francophone la plus écoutée à l’international.
Parlons des candidats maintenant : ils étaient donc 17 à faire leur rentrer et intégrer cette nouvelle promotion. Cette fois, ils ne venaient plus seulement en écrasante majorité de Paris, Marseille et Bruxelles, mais bien de toute la France et la Francophonie. AMK, Godson, Arvin, C_Le_Zee, Yorssy, Durden, Kenz, Hakill, Allebou, Damys, Sophieanne, Jyeuhair, Mdlean, Youssef Swatt’s, Dadi James Loup, Anglade et Clara Charlotte. Une fois n’est pas coutume, tous ont été dépêchés pour devenir la nouvelle star du rap fr et empocher les fameux 100k qui leur permettront de faire décoller leur carrière.
Bien ! Maintenant que les présentations sont faites, il est temps d’entrer dans le vif du sujet et de revenir en détail sur ce qui nous a le plus plu sur ces quatre premiers épisodes, allant des premières sélections à la traditionnelle épreuve des cyphers. Spoiler, le moins que l’on puisse dire, c’est que cette saison 3 s’annonce déjà comme la meilleure de toutes pour Netflix.
Un jury rafraîchissant
On l’a dit, si SCH a conservé ses fonctions, Niska et Shay ont laissé leur fauteuil de jurés à SDM et Aya Nakamura. Alors que la légitimité de ces deux derniers a d’abord été critiquée dès l’annonce de leur prise de poste, l’un pour sa carrière encore jeune en dépit de son succès actuel et l’autre par le fait qu’elle n’officie pas en tant que rappeuse, l’interprète de « Bolide Allemand » et son homologue autrice de « Djadja » ont finalement fait taire tous les rageux.
En effet, Aya, en pleine conscience de son statut a su immédiatement se montrer à la fois pertinente, piquante et exigeante dans ses commentaires, tout en restant cool, chaleureuse et bienveillante. SDM quant à lui apporte une bonne touche d’humour au trio, n’hésitant pas dès qu’il le peut à vanner les candidats et nous offrir notre dose d’entertainment. Bien entendu, cela ne l’empêche pas de rester précis et pertinent dans ses remarques, lui qui en toute humilité a admis qu’il aurait pu être à la place des candidats il y a à peine quelques années. Le S de son côté reste fidèle à lui-même, charismatique et pointilleux, se présentant aisément comme le mentor de la bande. Reste maintenant à savoir si l’alchimie et la complicité entre ses trois-là saura nous séduire sur le long terme. Pour l’instant en tout cas, on valide à 100% !
Un niveau artistique global plus élevé et davantage de diversité
Parmi les critiques les plus virulentes faites aux saisons précédentes de Nouvelle Ecole, on trouvait l’écart de niveau criant entre certains candidats et un manque de diversité dans la représentation des propositions artistiques. Un sacré comble que ce deuxième écueil quand on sait à quel point le rap est aujourd’hui riche de vibes et d’ambiances toute plus différentes les unes que les autres. Durant la saison 2, des premiers efforts ont été faits pour palier à ce problème avec la mise en avant d’artiste comme BB Jacques, WarEnd et Elyon, mais ce n’était pas encore suffisant pour honorer tout l’éclectisme du rap d’aujourd’hui.
Pour cette saison 3, le message a semble-t-il été définitivement entendu puisque presque tous les candidats disposent d’une signature vocale ou d’une couleur musicale unique. Entre le rap/r&b de Clara-Charlotte, qui explore la frontière entre rap et r’n’b, au flow quasi-mystique de Jyeuhair, l’assurance de AMK au micro, la fougue électrique du personnage de Kenz, la sensibilité de C_Le_Zee, le flow viscéral de Damys la plume old school de Youssef Swatt’s, en passant par l’énergie vibrante de Yorssy, les styles se croisent et se complètent bien mieux que par le passé.
Découlant directement de cette complémentarité des artistes, le niveau rapologique global de cette promotion 2024 apparaît vraisemblablement bien plus élevé que lors des saisons précédentes. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les jurys, au moment des premières épreuves éliminatoires, ont été contraints de faire une « remise à zéro », ne sachant pas clairement départager l’écrasante majorité des candidats sélectionnés. Voilà qui annonce qui laisse présager du haut niveau pour les épreuves suivantes.
Assez peu de moments gênants (pour l’instant)
Ce n’est pas une surprise, outre les prestations des candidats, Nouvelles École doit également une partie de son succès et de son buzz à ses quelques grands moments de malaises. Après tout, n’oublions pas que nous sommes en face d’une émission de divertissement. Pour autant, les premiers épisodes de cette saison 3, sans perdre leur potentiel d’entertainment, sont étonnement restés sérieux, carré et bon enfant. A vrai dire, la seule séquence vraiment gênante de cette première salve d’épisodes a eu lieu lorsque Allebou, le « bousillé de rap » a remis en cause avec insolence la légitimité d’Aya Nakamura en tant que jury d’une compétition rap. Une pensée aussi pour le triple bide du rappeur belge pourtant déjà bien identifié, Lord Gasmique. Malheureusement pour lui, le karma l’a puni pour son arrogance.
Autrement, à l’inverse des séquences de clashs, d’humiliation et de fausses tensions souvent mises en avant dans les saisons précédentes, le ton de cette saison 3 semble cette fois être davantage axé sur la solidarité, la bienveillance entre les candidats et la complaisance du jury (quand bien même il ne s’empêche pas d’envoyer quelques pics bien placés de temps en temps). Ce qui évidemment est une très bonne chose. On dit ça, mais à l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ne sommes pas encore arrivés à l’épreuve sans pitié des battles… Si ça se trouve, la boucherie n’a juste pas encore commencé.
Quoi qu’il en soit, on se réjouit du faible nombre de (gros) ratés et on en place une pour nos moments préférés de ce début de saison 3 de Nouvelle Ecole : le grand écart de Damys lors des présélections (séquence qui a déjà pas mal tourné sur les réseaux, la pique de James Loup envers SCH lors de son freestyle à propos de sa performance au GP Explorer, la prestation en piano voix bouleversante de C_Le_Zee accompagnée par Sofiane Pamart et les changements de flows délicieux de Carla Charlotte qui ont également charmé le jury.
Nouvelle Ecole saison 3, ça a step up et c’est donc un 10/10 pour le moment. Rendez-vous la semaine prochaine pour la première grosse vague d’élimination et surtout…. Pour l’épreuve incontournable des battles. Cette fois-ci, finit l’entraide, il va falloir mettre son adversaire au tapis. Nous en tout cas, on a déjà hâte puisque comme a prévenu SCH à la fin de l’épisode 4 : « C’est le goulag et vous allez serrer ! »