Le rap a cependant connu des débuts difficiles. Pendant de nombreuses années, ce genre musical a tout bonnement été laissé de côté par les médias traditionnels français, qui l’ont volontairement marginalisé. Dans ce contexte, IAM, NTM, et bien d’autres précurseurs du mouvement ne bénéficiaient que d’une visibilité réduite dans les années 90, car dans le commun des esprits, ces groupes s’adressaient à une cible spécifique, et souvent stéréotypée.
Cela n’a pourtant pas suffit à étouffer le mouvement dans l’œuf, car le rap a su se développer en toute autonomie, sans profiter de l’appui traditionnellement offert par les médias les plus influents. Comment ? L’explication est en réalité très simple : l’ensemble des artistes rap a eu l’intelligence de savoir se placer au bon endroit et au bon moment. En effet, alors que le rap commence à gagner en importance, le début des années 2000 correspond à l’arrivée d’internet dans la société. Très vite, internet devient un tremplin musical inespéré pour les artistes pratiquant des styles plus « marginaux », qui bénéficient soudainement d’un terrain d’expression immense.
Quelques années plus tard, l’arrivée des plateformes de streaming (comme Spotify ou Deezer) permet au rap de définitivement asseoir sa domination sur le paysage musical français. Ces plateformes sont effectivement très prisées par les jeunes auditeurs, ce qui fait que les ventes d’albums de rap (physique, streaming ou téléchargement) explosent. Les statistiques communiquées en 2018 par les différentes plateformes de streaming ne laissent aucun doute possible : qu’il s’agisse de Spotify ou de Deezer, les dix artistes les plus écoutés sont exclusivement des rappeurs.
Le rap français à la conquête du monde
Aujourd’hui, le rap est le type de musique qui réalise les meilleures performances de vente, et les médias qui « snobaient » ce genre musical par le passé font aujourd’hui preuve de beaucoup plus d’ouverture d’esprit à son égard. Il n’est d’ailleurs pas rare d’entendre des morceaux de rap diffusés à des heures de grande écoute, ou de voir certains artistes récompensés pour leur travail, comme Orelsan qui a raflé trois Victoires de La Musique en 2018.
A l’échelle mondiale, l’Hexagone est un pays si prolifique en matière de rap que la France est fréquemment assimilée à la « deuxième terre » du rap, juste derrière le rap US. Par ailleurs, le marché du rap français tend de plus en plus à s’exporter à l’étranger, toujours grâce au streaming et aux réseaux sociaux. Cette démarche est couronnée d’un vif succès, car en 2019, 1 tiers des artistes français s’étant le mieux vendus à l’étranger appartient à la catégorie « musique urbaine. »
En effet, grâce à la multiplication des outils de communication et des réseaux sociaux, le rap français peut aujourd’hui s’exporter très facilement. Même sans en comprendre les paroles, le public est séduit par les sonorités du « flow », et ce contexte est très propice à toutes formes d’expérimentations musicales. Pour bien s’exporter, les artistes sont de plus en plus nombreux à ajouter de nouvelles formes de sonorité à leur rap pour un rendu plus cosmopolite. Ainsi, nous pouvons voir des artistes français tels qu’Aya Nakamura atteindre la tête des charts dans plusieurs pays européens, ou comme PNL figurer à l’affiche du célèbre festival de musique américain Coachella.
Alors que le rap était au départ considéré comme un genre marginal par l’opinion publique, il s’est suffisamment démocratisé pour devenir un des meilleurs espoirs de l’industrie musicale française. En effet, le marché du rap domine largement les classements des meilleures ventes d’albums, et l’évolution des réseaux sociaux lui permet de s’exporter de plus en plus facilement à l’étranger, où il a visiblement déjà trouvé son public. Pour en savoir plus sur l’actualité de cet univers musical plein de surprises, n’hésitez pas à régulièrement consulter Gentsu !