Montre jamais ça à personne : récap de la saison 1 du documentaire d’Orelsan

Juste avant la sortie de la saison 2 de Montre Jamais ça à Personne, voici notre récap et résumé des meilleurs moments des premiers épisodes du documentaire d’Orelsan.

Juste avant la sortie de son dernier album Civilisations, Orelsan nous lâchait Montre jamais ça à personne. Réalisée par le frère du rappeur Clément Cotentin et dévoilée en exclusivité sur Amazon Prime Vidéo, cette série documentaire découpée en six épisodes de quarante-deux minutes retraçait l’intégralité de la carrière d’Orel, depuis sa jeunesse à Caen et ses débuts dans le rap jusqu’au succès qu’on lui connaît.

L’une des plus grandes forces de ce docu, c’est qu’en plus de nombreux témoignages de ses proches, il nous montre un Orelsan comme on ne l’avait encore jamais vu, notamment grâce à des images d’archives uniques filmées dans l’intimité du rappeur. Pour parvenir à ce résultat, Clément Cotentin a commencé à shooter son frère et ses potes au début des années 2000, à une époque où personne ne croyait encore en lui, et ce jusqu’à aujourd’hui. Lui qui depuis toujours était convaincu du succès de son frère, on peut clairement affirmer qu’il ne s’est pas trompé. Le gamin que le monde prédisait perdu d’avance est finalement arrivé jusqu’aux sommets.

Sacré « meilleure création audiovisuelle » lors de la dernière cérémonie des Victoires de la Musique, ce documentaire fut sans surprise un véritable carton, et une mise en bouche parfaite pour préparer le terrain avant la sortie du dernier projet musical en date d’Orelsan Civilisations.

Depuis, plusieurs mois se sont écoulés, l’album en question a été digéré et les fans ne demandent plus que d’entrer dans les coulisses de sa conception. Voilà qui tombe bien puisque dans la logique narrative des choses, c’est exactement ce que devrait nous réserver la saison 2 de Montre jamais ça à personne, annoncée pour ce jeudi 13 octobre par le rappeur lui-même.

Il ne reste donc plus que quelques jours avant de pouvoir découvrir cette deuxième salve d’images. Pour les plus impatients, c’est le moment parfait de se replonger dans la saison 1 de Montre jamais ça à personne. Pour ceux qui n’en auraient pas le temps, mais qui chercheraient néanmoins à se raffraîchir la mémoire, voici le récap et résumé complet des six premiers épisodes du documentaire d’Orelsan.

Montre jamais ça à personne : le récap de la saison 1 du documentaire d’Orelsan

Puisqu’il faut bien commencer quelque part, l’épisode 1, c’est tout bêtement le début de l’histoire d’Orelsan. Avant d’être rappeur à succès, il était veilleur de nuit dans un hôtel de sa ville natale de Caen. Rien de très glorieux, mais surtout, rien qui le laisse présager à une immense carrière musicale. Pourtant, il y croit et lorsqu’il ne plie pas des serviettes, il se démène comme il peut pour faire du son avec ses potes Gringe, Ablaye et Skread, dans un studio de fortune aménagé chez lui. Là-bas, ça boit, ça fume, ça joue à la console et ça mange des pizzas froides, mais une chose est sûre, ça kicke déjà bien comme il faut et le potentiel d’Orel est déjà réel. Nous sommes en 2006 et il est temps pour la moitié des Casseurs Flowters de quitter sa chambre et monter à Paris pour montrer à l’industrie ce qu’il a dans le ventre.

Le deuxième épisode s’ouvre sur ce fameux moment qui a fait tant parler : le battle Unküt; un tournoi de clash organisé par la marque d’époque de Booba. Le poulain de Skread à la rage et tout est écrit pour qu’il se fasse remarquer chamboule pour de bon l’Histoire du rap. Malheureusement, ça ne sera pas pour tout de suite. En bon petit gars de province, Orel est loin du cliché gangsta et street des rappeurs de l’époque. Malgré son talent évident, il se fait huer par la foule et sortir au premier tour sous les yeux circonspects du jury composé de Booba, Diam’s, La Fouine, Tandem, Cut Killer et même Omar Sy. C’est la douche froide et l’échec total pour Orelsan.

Pas de quoi se laisser abattre pour le jeune caennais. Il va trouver son salut grâce à Internet et MySpace notamment, le réseau social de référence à l’époque pour partager ses sons et espérer le buzz. Fort de sa détermination et sa persévérance, il signera ses premiers titres, à l’image de « Saint-Valentin » et « Changement », et ira même jusqu’à obtenir sa première signature en maison de disques. Son premier album Perdu d’avance sort, les premiers concerts se présentent et les fans se prennent d’affection pour ce nouveau rappeur de province, sincère, drôle et un peu geek. Bref, c’est le début d’une irrésistible ascencion pour Orelsan. Une course vers les sommets qui sera malheureusement freinée par de vives polémiques.

Cette histoire est connue. A cause du titre « Sale P*te », qui relate la rage d’un mec ivre mort après que sa femme l’ai trompé s’attire les foudres des associations féministes et de défense des droits des femmes pour la violence de ses paroles. C’est le bordel pour lui et tout s’arrête brutalement. Il est boycotté de toute part, ses concerts sont annulés et les journalistes l’accablent de questions sans jamais parler de musique. La carrière d’Orelsan aurait pu se terminer sur une bien triste note, mais heureusement, il a su rebondir comme il fallait.

Après quelque temps passé à se ressourcer à l’étranger et auprès des siens, il est prêt pour sa deuxième livraison. Il n’est pas connu pour les bonnes raisons et se donne pour mission de faire un deuxième album extraordinaire, destiné à en mettre plein à la vue au public et à faire taire définitivement ses détracteurs. Cet album, c’est Le chant des sirènes. Il revient les cheveux longs en mode vengeur masqué contre ceux qui ont voulu le faire taire et s’offre même son premier carton commercial grand public avec « La Terre est ronde ». Le succès du titre et de l’album sont tels que le rappeur obtiendra le prix de l’artiste révélation du public et de l’album de musique urbaine de l’année aux Victoires de la Musique de 2012. Le vent du changement souffle enfin pour Orelsan.

L’étape suivante de la carrière du rappeur se fera au cinéma aux côtés de Gringe, son acolyte des Casseurs Flowters. Piégé dans le tourbillon de la gloire, il veut retourner à quelque chose de plus simple. C’est ainsi qu’il orchestrera les aventures musicales et cinématographiques du groupe de ses débuts. D’abord avec un disque, Orelsan & Gringe sont les Casseurs Flowters, puis avec la série courte produite par Canal Plus, Bloqué et enfin sur grand écran avec la réalisation de son premier long-métrage, Comment c’est loin. Une fois encore, tout ça cartonne et Orelsan entre définitivement au Panthéon des plus grands artistes de la musique française.

Trois ans après son revival entre potes, le rappeur est fin prêt à revenir sur le devant de la scène avec quelque chose de plus sérieux. Mais avant, histoire d’être sûr que son public ait les bases, il provoque un séisme avec un premier clip filmé en plan-séquence, « Basique ». La formule est simple, mais tellement efficace qu’elle dépasse toutes les espérances. Le tube est repris partout et le buzz est planétaire. Une dynamique idéale pour accueillir l’album qui suivra, La fête est finie. Un opus dans lequel Orel apparaît plus mature, introspectif et assagi que jamais.

La déferlante Orelsan se poursuit. En cinq ans à peine, il est passé d’ennemi public numéro 1 à icône nationale. Son public grandit, s’élargit, les tournées s’enchaînent et les récompenses affluent, mais le rappeur reste le même : un homme rempli de doutes, mais qui s’efforce de toujours rester drôle et optimiste. Le docu se termine alors sur des images d’Orel en communion avec son équipe et sur scène, en osmose totale avec son public. C’est beau, c’est fort, c’est émouvant et en contraste total avec notre monde qui s’assombrit de plus en plus.

C’est justement tout ce climat anxiogène qui a en partie dessiné les contours de son dernier album Civilisations. Un projet qui promet assurément d’être au coeur de la saison 2 de cette fantastique série documentaire. Le rendez-vous pour la suite de Montre Jamais ça à personne est donc fixé à ce jeudi 13 octobre. Orelsan arrêtera t-il le rap après cette saison 2 comme le suggère le teaser du premier épisode ? En attendant d’avoir la réponse, on vous laisse méditer là-dessus.