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Culture Punch

Street Fighter, quand le combat de rue envahit le rap

Référence du jeu vidéo de combat, Street Fighter s’est aussi fait une place de choix dans le rap et les punchlines de tes rappeurs préférés.

Il y a quelque temps maintenant, nos confrères d’Interlude mettaient en lumière Erems, un jeune créateur et graphiste propulsé sur Instagram. La raison de son buzz ? Il s’est appliqué à illustrer nos rappeurs préférés en mode personnages de Street Fighter. Une connexion loin d’être anodine tant le jeu de combat en 2D culte de Capcom a influencé le rap français.

En même temps, des personnages ultra-stylés, des combats de rue en mode 1v1 gare du nord, des coups spéciaux spectaculaires, un gameplay ultra-technique et nerveux, ça ne pouvait laisser personne indifférent. On n’en arrive même à se poser la question si le jeu n’a pas motivé Booba et Kaaris à se mettre sur la gueule à Orly. Enfin Bref, on s’égare.

Quand on parle de roaster XXL, on évoque souvent le jeu de combat Super Smash Bros. Mais n’oublions pas que Street Fighter, c’est historiquement un total de 113 personnages. De Ken à Ryu, en passant par Chun-Li, Bison, Guile, Blanka, Akuma, Vega, Dhalsim et Zengief, le choix était infini, chacun avait son identité, son histoire et ses spécificités. Autrement dit, il y en avait pour tous les goûts.

Dans le rap français et américain, on a vu beaucoup de MC sampler les musiques et les bruitages de jeu le plus connu de la licence, Street Fighter 2 Turbo, mais c’est surtout les punchlines qui sont légion. En même temps, s’identifier à un perso ultra-charismatique et violent qui balance des coups puissants comme les hâddokens et des shoriukens, c’est le meilleur moyen pour les rappeurs d’affirmer leur flow et leur testostérone.

La chose amusante ici, c’est qu’en analysant les punchlines du rap français relatives à SF sur Genuis, on s’aperçoit vite que chaque MC a son personnage fétiche. L’exemple le plus évident est Nekfeu qui a pris l’habitude de se comparer à Ken, le frère de Ryu, non pas pour ses capacités en combat, mais parce qu’il porte le même nom que lui. Déjà à l’époque de 1995 sur « Comme un grand », il soulignait « Dessine des tas d’dessins, agressif depuis la maternelle vu qu’je m’appelle Ken mais j’ai jamais dit que j’me battais bien« . Si Nekfeu lâche un aveu de faiblesse, son pote Orelsan lui assume envoyer des punchs aussi fortes que les patates de Ken, même s’il se considérait à ses débuts comme un looser : « J’baise des meufs avec la dentition d’l’âne de Shrek. J’ai la frappe de Ken, j’ai la frappe de Ken (hâddoken, hâddoken). J’applique la stratégie de l’échec, l’art de perdre ».

Dans un registre plus agressif, Alkpote dans « Plus haut » se considère plutôt comme Akuma, le personnage démoniaque qui a tué le maître de Ken et Ryu : « Ça bouge pas, je tiens le rap à bout d’brasje joue pas d’harmonica (s*cepute). C’est moi leur père comme Akuma mais je suis dans l’anonymat« . La même pour Luv Resval. Ce qui n’a rien d’étonnant puisque ce dernier a suivi les traces de son mentor l’Empereur. Dans un freestyle balancé sur Skyrock, il crachait : « J’vais tout baiser, j’suis pas poli, t’inquiète, j’ramène ma ventoline. Négro, j’roule un doobie, derrière Akuma qui roll in ».

Le personnage suivant est incarné par Kaaris. Forcément avec sa carrure, il lui fallait forcément un alter ego de la trempe du combattant sumo Edmond Honda et son coup spécial des cent frappes ultra-rapides : « Elle aime tellement mon chocolat que j’me prends pour Willy Wonka. Je leur mets des mains, des doigts, des ques-cla, plus deu-spi que E. Honda ».

Pour Alpha Wann, c’est le maître des arts martiaux inspiré de Bruce Lee, Fei Long : « J’leur fait d’l’ombre, j’suis un félon, à Street Fighter je prends Fei Long«  dit-il dans « Le jeune de l’année. Au tour des frères de PNL de rentrer sur le ring. Le personnage d’Ademo c’est Daga, rendu célèbre par sa technique de boxe thaïlandaise. Il lui rend hommage dans « Da » : « J’suis d’l’époque d’la Sega j’m’entraîne à frapper comme Sagat. Rico Rico, j’débarque brr brr ratatata ». Mais Ademo ne se contente pas d’un main, il joue aussi Blanka, le survivant sauvage de la forêt amazonienne à qui il dédie un morceau éponyme. A noter aussi qu’il en place une pour deux autres personnages de SF, Zangief et Chun-Li : « Petit déjà, j’voulais devenir che-ri (che-ri). Devant Zangief et la jambe de Chun-Li (ouais, ouais) ». 

Et puisqu’on passe de la sexy et sulfureuse Chun-Li, on trouve également quelques rappeuses françaises qui se comparent à elle, comme Shay. D’une part pour son côté provocatrice, mais aussi et surtout pour sa force de caractère et son indépendance. Mais le personnage de Street Fighter, ce n’est pas elle, ni Ruy, ni Ken, mais Dhalsim.

Dhalsim, personnage de Street Fighter préféré du rap français

Classé généralement dans le ventre mou des tiers list les plus récentes de Street Fighter V, comprenez les classements des personnages par puissance, Dhalsim est définitivement au sommet des tiers list du rap français. Parmi toute la palanqué de personnages du jeu, il est de loin le plus cité dans les punchlines de tes rappeurs préférés, loin devant Ken et Ryu, les persos les plus populaires de la saga.

Il est peu probable que tous ceux qui le citent le jouaient, mais une chose est sûre, c’est que le sage indien aux yeux révulsés qui fait du yoga en inspire plus d’un. Il faut dire que sa capacité à allonger l’intégralité des membres de son corps est plutôt stylé. Les bras, les jambes, le torse, et tout y passe. Même Booba a eu l’audace de comparer son membre viril à celui de Dhalsim. Le Duc toujours en finesse, mais c’est comme ça qu’on l’aime.

  • « Bras est long comme Dhalsim. Ge-lar comme dans l’slip, reconnu dans la street » (Zefor de 13 Block – « Zidane »)
  • Le bras long comme Jamel Debbouzze ou bien Dhalsim, même les spartiates ont des talons d’Achille (Diamantaire – DJ Weedim)
  • Tu connais la musique, ouverture les balles sifflent, le bras long comme Dhalsim. Ecoute nos flows les calcinent (Niro – « Le fond d’la teille »)
  • Roule un pétard comme la jambe de Dhalsim (ouh). Ratatata dans le centre de la cible (Infinit’ – « Interlude 06 »)
  • Guettes mes rétines, mes cicatrices, comme le corps à Dhalsim mes histoires en disent long (« Les Princes » – MZ)
  • « J’ai la bite à Dhalsimj’la mets sans vaseline. Demande à ta racli, sur la chatte à Jacqueline » (Booba – « Vaisseau Mère »)

Et vous, c’est qui votre main à Street Fighter ? Quel rappeur pensez-vous le meilleur manette en main ? Allez, on prend les paris !

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