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L’E-trap de TH, un rafraîchissant retour vers le futur

l'e-Trap de TH, retour vers le futur

Pour se remettre du départ définitif de Siboy, focus sur TH qui porte avec lui le renouveau de la trap française : une e-Trap pour le moins macabre. 

Ce vendredi 19 janvier, les fans de rap avaient tout pour passer une excellente journée : un nouveau projet de Jul, de Lesram, de PLK, de Kofs, de 8ruki, de Demi Portion, et sans oublier le retour de la jolie garce Shay. Ce jour-là, voilà tout ce qu’il y avait à se mettre sous la dent. Un bon vendredi n’est-ce pas ? Certes, sauf que malheureusement, une  ombre bien sombre est venue noircir le tableau. Et cela concerne Siboy.

Vous n’avez pas pu passer à côté de l’info. L’ancien soldat du 92i a fait ses adieux au rap en catimini. C’est en effet ce qu’a déclaré Heezy Lee, l’un de ses anciens producteurs, lors d’une interview en live avec Naskid. Selon lui, il a tout fait pour le convaincre de revenir, mais sans succès : « J’ai essayé, mais c’est mort. C’était mon artiste préféré, mais c’est mort les gars, je suis désolé. C’est un choix personnel, on ne peut pas juger ».

Si d’habitude il ne faut jamais croire un rappeur qui dit qu’il part à la retraite, le fait que cette information nous vienne d’un autre, qui plus est de l’un de ses plus proches collaborateurs ne fait que renforcer sa crédibilité. C’est donc plus ou moins acté, Siboy ne fera plus jamais de musique, lui qui n’a plus rien sorti depuis 2019 et son second album Twapplife.

Bon ok, on vous l’accorde, dis comme ça, c’est carrément badant. Ceci dit, il y a d’excellentes raisons de se réjouir, car si le rappeur alsacien cagoulé, avec sa trap afro agressive et survoltée, avait su marquer les esprits, la trap connaît en ce moment une sorte de revival. On l’a vu récemment avec l’album 24 de La Fève qui rend hommage à ceux qui ont fait briller le genre dans  les années 2010. Mais ce n’est pas tout puisque ces derniers mois, on a vu émerger une toute nouvelle corde à l’arc de la trap : l’E-trap. Et si cette nouvelle branche ne remplacera assurément pas le gros vide laissé par Siboy dans le paysage rap français, il y a toutes les raisons de croire qu’elle saura satisfaire vos oreilles de passionnés.

L’E-trap, un nouveau vent de fraicheur pour la trap

L’e-Trap, kesako ? Et bien c’est tout simplement le diminutif de trap électronique. En gros, on prend les rythmiques propres au genre avec ses kicks, ses charlestons, ses grosses caisses et caisses claires et on y ajoute tout un tas de sonorités électroniques, bioniques et digitales. Attention cependant, notez bien que l’e-trap n’est pas la première à incorporer ce type de son dans ses boucles. Au début des années 2010, l’acid trap, le trap-ah-ton et le trapstep pour ne citer que ces déclinaisons le faisaient déjà très bien et à leur manière. En terme de noms, des artistes comme Skrillex et Diplo que vous connaissez bien ont su porter dignement les premières mutations du genre.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’e-trap version 2024, ce n’est pas juste une question de sonorités futuristes qui nous donnent l’impression d’être immerger dans la matrice ou dans TRON. Cette vibe se ressent aussi et surtout dans les thèmes qu’elle aborde. En effet, si la crasse et le style de vie trappeur ont toujours une place prépondérante dans les paroles d’e-Trap, les artistes qui se revendiquent de ce style se démarqient particulièrement en intégrant dans leurs textes, de nombreuses références aux nouvelles technologies avec notamment l’intelligence artificielle en tête.

Parmi les premiers représentants de cette nouvelle école du rap francophone, on trouve d’abord TH. « rappeur macabre » selon ses propres dires dans sa série de freestyles éponymes. Le bougre nous vient de Bondy et se donne effectivement pour mission de porter le renouveau de la trap en France.

TH, le nouvel OVNI de l’e-Trap

Si TH commence aujourd’hui à peine son irrésistible ascension dans le rap game, il est loin d’être un novice dans l’exercice du rap. Elevé dans une famille de musiciens avec une mère pianiste et un père batteur, il baigne dans le son depuis tout petit et se met personnellement au rap à l’âge de douze ans. Dans un entretien donné à Booska P en 2020, il explique avoir d’abord été influencé par des légendes incontournables du rap américain comme 2Pac et Biggie, mais aussi des grands noms actuels de la scène US comme A$ap Rocky et les Migos. Pour autant, il est tout aussi capable de vibrer pour des artistes hors rap comme Bob Marley, Otis Redding, mais aussi de la soul et du jazz. En gros, son truc à lui, c’est vraiment le mélange des genres.

S’il fait ses premières armes avec un style trap plutôt traditionnel, il a tout de suite à coeur de se démarquer en proposant une approche davantage sombre, démoniaque et macabre donc. En témoignent ses premiers morceaux comme « Semi-Auto« , « 24h du Mans« , “Taga“, “Cheval“, “Fédéraux” ou encore “Nasser”, mais aussi et surtout sa série de freestyles « Macabre ». Attention cependant, aussi violent et froid soit son propos, cela ne l’empêche de parfois faire preuve de mélancolie, lui qui a à coeur, au-delà de l’esthétique, de rapper la dure réalité de mon quotidien.

Omniprésent sur le terrain musical sur toute l’année 2020, il aurait pu poursuivre dans cette voix et capitaliser à fond sur sa proposition, mais non. Dans un élan de sagesse, il va prendre le temps d’affiner son rap et façonner cette nouvelle direction artistique qui nous a mis une bonne grosse claque, l’e-Trap.

Il a beau avoir lâché quelques singles les années qui ont suivi son lancement, c’est bel et bien en 2023 que le décollage va avoir lieu. Conscient des forces de son nouveau positionnement musical, il va en distiller des extraits au compte gouttes, au travers trois EP, SI SIGN, qui une fois mis ensemble formeront son premier véritable projet SIGNAL. Avec tout ça, il a tellement à coeur d’incarner cette nouvelle vibe dans le rap français qu’il est carrément allé jusqu’à se tatouer le mot « e-Trap » dans le cou.

Pour la suite, tout reste encore à écrire. Mais TH a déjà bien des raisons d’être optimiste tant il est déjà parvenu à convaincre du beau monde avec son art. Sans parler d’un public toujours plus nombreux à se rallier à sa cause, il a d’ores et déjà été validé par des cadors du game comme Alpha Wann, Stavo ou encore Rowjay et Ikaz Boi. Avec un tel bataillon de soldats derrière lui, il ne subsiste aucun doute que son aura macabre et technologique va très vite contaminer le rap français. On vous le dit, avec TH en tête, l’invasion de l’e-Trap ne fait que commencer.

  • « J’vis j’meurs en portant mes c**illes, quoi qu’il arrive j’compte pas changer » – « BVM »
  • « J’tiens les menaces, pas les promesses, j’fais l’corbeau, j’fais pas la mouette » – « Robot Chien »
  • « Salir les mains, c’est toujours mieux qu’la manche » – « Robot Chien »
  • « J’suis là aujourd’hui, j’s’rai là demain » – « Robot chien »
  • « T’es qu’une grosse douille, comme les NFT » – « Aston Martin Valkirie »
  • « Le temps passe, les blessures restent ouvertes, le chirurgien opère à cœur ouvert » – « Le chirurgien »
  • « Quand tout l’monde est parti, moi j’suis resté, j’ai l’arsenal pour t’répondre si tu veux tester » – « Le chirurgien »
  • “L’IA vivra plus que toi, tu verras” – « Eurostar »
  • « Chaque être humain creuse sa tombe, si tu veux je creuse la tienne” – « Eurostar »
  • « Cadillac Escalade, j’escalade, j’enlève la laisse, Cerbère se balade » – « Satan II »
  • « J’préfère dormir en prison que dehors » – « Satan II »
  • « J’ai le cœur qui pleure encore, la vie d’un être humain vaut moins cher qu’un kilo d’or » – « OVNI »
  • « Les étoiles brillent entre elles comme les diamants sur ma montre » – « OVNI »

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