Connect with us

50 ans du Hip Hop 🎂

Doggystyle, la pièce maîtresse de Snoop Dogg

La pochette de l'album Doggystyle de Snoop Dogg

Pour célébrer les 50 ans du hip-hop, on revient sur les albums de rap légendaires qui ont forgé son histoire. Aujourd’hui : Doggystyle de Snoop Dogg.

Le rap a beau sans cesse et toujours plus cultiver le jeunisme, il existe des rappeurs qui envers et contre toutes les épreuves du temps, restent immortels et incontournables. C’est assurément le cas de Snoop Dogg. Homme aux multiples facettes et artiste aux multiples identités et influences, le tonton le plus cool du rap US, en dépit du nombre faramineux de sandwichs qu’il s’enfile tous les jours, est toujours aussi actif et productif dans la musique.

Pour autant, même s’il peut se vanter d’avoir à son actif plus d’une trentaine de projets (albums, EP, compilations et musique de films inclus), il est évident que s’il ne fallait en retenir qu’un, ce serait son premier album studio, Doggystyle, publié encore sous le nom de « Snoop Doggy Dogg ». Non-content d’avoir le culot de porter le nom d’une position sexuelle explicite, cet opus à la pochette controversé et dévoilé le 8 novembre 1993 chez Death Row Records demeure encore trente ans après sa sortie, un classique indémodable du rap ricain. Sans plus attendre, revenons sur les innombrables forces du projet.

Doggystyle, l’album de la consécration pour Snoop Dogg

N’est-ce pas complètement absurde de parler de consécration alors qu’il s’agit à peine de son premier album ? Absolument pas, car si Doggystyle est effectivement la première pièce de la discographie de D.O. Double G, le rappeur c’était déjà fait un nom un an auparavant sur un autre classique du rap US : l’album The Chronic de Dr. Dre. C’est d’ailleurs l’impact du chien sur son opus qui a poussé Andre Young et Suge Knight à le signer sur le label Death Row Records. Une écurie et une marque qu’il rachètera lui-même le 9 février 2022.

Ainsi, lors de la sortie de Doggystyle, Snoop était déjà une superstar pour le public. Rien d’étonnant alors que l’album soit devenu le premier album rap de l’histoire à démarrer à la première place du Billboard 200. Plus encore, il est resté au sommet des charts pendant trois semaines et s’est également classé numéro un du classement  des albums R&B/Hip-Hop de l’époque. Vendu à 803 000 exemplaires en première semaine. Il a été certifié quadruple disque de platine par la Recording Industry Association of America (RIAA) le

La magie du duo Snoop Dogg X Dr. Dre

On l’a dit, l’union artistique avait déjà fait ses preuves sur l’album The Chronic du Doc. Néanmoins, c’est bien sur cet opus que l’alchimie entre les deux artistes atteint son apogée. En premier lieu, parlons de la patte musicale de Snoop : un flow à la fois nonchalant et harmonieux inspiré de Slick Rick, une attitude désinvolte à souhait et des lyrics sulfureuses et dignes des plus grands macs de la côte ouest. Si aujourd’hui son style est incontournable, à l’époque, c’était complètement nouveau et révolutionnaire. Ajoutez à la formule la science musicale d’un Dr. Dre en pleine ascension et vous obtiendrez la recette d’un classique instantané. Clairement, les deux artistes n’ont jamais fait autant de merveilles ensemble qu’à l’époque de Doggystyle.

Il a donné au G-funk ses lettres de noblesse

Ce style qu’ils ont amené et sublimé tous les deux, c’est le G-funk, autrement dit, la contraction entre gangsta et funk. Le genre se caractérise par sur des grooves mélodiques, en opposition totale au rap hardcore dit « boom bap » de New York. Les instrus g-funk se composent donc de samples de funk et de soul, ainsi que de sons issus d’un synthétiseur. En plus de grosses basses de synthé et des leads (sons aigus et longs), c’est dans ce style qu’on retrouve les premières utilisations du fameux vocoder et de la talk box. Au niveau de la rythmique par ailleurs, on tourne sur quelque chose de l’ordre de 90-100 bpm.

Quand bien même le style avait déjà été exploré en 1989 au travers avec les titres de The D.O.C., « It’s Funky Enough » « The Formula », c’est bel et bien les albums The Chronic de Dr. Dre et Doggystyle de Snoop Dogg qui ont envoyé le genre dans la stratosphère. A tel point que celui-ci est par la suite devenue l’identité même du rap de Los Angeles et plus généralement de la côte ouest. Or, quand ton style dessine à lui seul les codes de tout un genre, ça veut forcément dire que tu as marqué l’Histoire du hip-hop et du rap. Rendons tout de même hommage aux autres grands albums de g-funk de cette époque, à l’instar du premier album de Warren G Regulate G Funk Era, Dogg Food du groupe Tha Dogg Pound et enfin G-Funk Classics, Vol. 1 & 2 du regretté Nate Dogg.

Il déborde de classiques

Une fois qu’on a dit tout ça, l’heure est maintenant au bilan. Composé de 13 titres, ce Doggystyle est assurément composé d’autant de classiques. Porté avant tout par son premier single « Who Am I (What’s My Name)? », un titre aux allures de carte de visite pour Snoop Dogg qui reste encore aujourd’hui parmi les meilleurs sons de sa discographie, cet album est un sans-faute musical. « Gin & Juice », « Doggy Dogg World », « Murder Was the Case », « Aint No Fun (If the Homies Can’t Have None) » avec Nate Dogg, Warren G, et Kurupt ou encore « Lodi Dodi » sont autant de titres qui ont marqué leur époque et traversé les générations. A tel point qu’en 2020, soit 27 ans après sa sortie, le magazine musical Rolling Stone l’a listé parmi les 500 plus grands albums de tous les temps. Rien que ça. Avec tout ça, oui, on peut le dire : sans l’album Doggystyle de Snoop Dogg, pour sûr que le hip-hop n’aurait jamais été le même.

 

 

Populaires