Le durag est une pièce de tissu vue si souvent sur les têtes de nos rappeurs préférés, dans les rues de new York à Los Angeles, jusqu’aux nôtres, en passant par les podiums des défilés de mode. C’est devenu un accessoire, mais ça n’a pas toujours été le cas. D’une utilisation pratique à élément de style il a fallu que de l’eau coule sous les ponts, que beaucoup l’arborent fièrement avant de devenir presque banal aujourd’hui. 50 cent, Solange Knowles, Guy2bezbar et bien d’autres ont participé à ce que cette pièce pas anodine devienne ce qu’elle, analysons ça ensemble.
Les origines
À la base le durag, c’est un signe de soumission pour les esclaves noirs. C’est un moyen de cacher la beauté noire. Qui a inventé ça ? On ne sait pas, il existe pas vraiment de documentation là dessus. Ce qu’on sait c’est qu’avant de devenir un accessoire de mode c’est un outil d’oppression. Mais alors comment a-t-il pu se déposséder de son sens comme ça ?
La communauté afro-américaine s’est réapropriée le foulard pour en faire un élément de beauté, à l’opposé total de son utilisation de base. Là pour le coup on sait qui a mis le produit sur le marché, c’est William J. Dowdy qui est était à la tête d’une société appelée « So many Waves » qui a été le premier à mettre en vente un kit comprenant des produits pour le cheveux, ainsi qu’un dorag. Oui vous avez bien lu, j’ai écris dorag avec « o ». En anglais quand on décompose, ça veut dire : faire un chiffon.
Donc le kit beauté dans tout ça ? La société s’appelle « So many waves » vous avez peut-être déjà compris le délire. C’est pour faire des « waves », des vagues dans ses cheveux, en portant le foulard afin qu’il aplatisse et ne fasse pas bouger d’un pouce la coiffure.
Le durag chez les rappeurs
Comment faire pour qu’un vêtement ou accessoire soit à la mode ? Que des personnalités publiques en porte, vous connaissez le principe de l’influence. Quand plusieurs personnes connues se mettent à porter des bayes, on les retrouve vite un peu partout. C’est ce qui c’est passé avec le durag, quand il n’était alors que très marginal et que seuls les mecs de la rue aux US les portaient. Parmi ces types, certains ont finit par percer, comme 50 Cent par exemple, qu’on associe très facilement au foulard attaché très serré sur la tête.
Mais c’est pas le seul, Ja Rule à l’époque l’arbore même en pochette de l’album « Pain is love » un classique, Aaliyah ne manque pas d’en porter elle non plus, Jay Z évidemment, bref, les années 90/2000 c’est clairement la mode. On l’a vu redevenir moins présent avec le renouvellement de la mode, mais ces derniers temps il revient avec l’attrait pour le délire Y2K et peut-être aussi comme une certaine forme d’hommage de la part des artistes actuels à ceux qui les ont inspirés.
En France, il y en a un qui relance le game du durag, c’est Guy2bezbar. Niveau style, on note clairement une influence de cette époque là, la varsity jacket, les Jordan IV, les jeans pas trop serré. Bref, on sait que Coco Jojo est ultra du délire westcoast de l’époque, ça se sent dans sa musique mais aussi dans son flow vestimentaire. On va pas dire que c’est lui qui a relancé le truc, parcequ’aux US par exemple, Drake en a porté récemment lui aussi remettant un coup de projecteur dessus. Plus confidentiel mais ça a son importance, Thundercat, le bassiste, producteur, rappeur, proche de MacMiller entre autre, a sorti un son incroyable qui en parle, ainsi que Baby Keem en feat avec Travis Scott.