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Culture Punch

Quand les Pokémon envahissent le rap français

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Les Pokémon dominent le monde et ont profondément marqué le monde du jeu vidéo et de la pop culture, mais aussi le rap et les punchlines de tes rappeurs préférés.

Ceux qui sont nés à partir des années 90 et qui n’ont pas grandi avec Pokémon n’ont tout simplement pas eu d’enfance. Voilà, ça c’est dit et on pose les bases direct. Que vous ayez 10, 20, 30 ou 40 ans, vous connaissez forcément les monstres de poche, ces bestioles qu’on a eues dans nos Gameboys, nos DS et dans nos téléphones. Sortis tout droit de l’imagination et l’esprit créatif du Japonais Satoshi Tajiri, en souvenir des parties de chasse aux insectes qu’il faisait quand il était gamin, les Pokémon ont déferlé tel un raz-de-marée sur la jeunesse du monde entier à la fin des années 90. Aujourd’hui, Pokémon est encore la licence la plus populaire et lucrative de l’Histoire devant Hello Kitty et Star Wars.

Forcément donc, tous vos rappeurs préférés ont connu la Poké Mania. Cette époque bien avant la folie Pokémon Go où on se battait dans les cours de récré pour avoir les meilleures cartes et être le meilleur dresseur et maître Pokémon sur la Game Boy, tout en rêvant de la vie de Sacha devant nos écrans de télé. Ah la bonne époque… Une époque qui a laissé a tous des souvenirs inoubliables et que les rappeurs contemporains se sont empressés de graver dans l’encre, dans leurs textes en punchlines.

Pokémon, le boss final des jeux vidéo dans le rap

Pokémon, c’est carrément le jeu vidéo le plus cité par les rappeurs avec selon la chaîne Youtube Le Reglement, plus de 150 références dans le rap français. Il rappelle également que dans les dernières versions officielles du jeu, Pokémon Epée et Bouclier sortis en 2019, deux des personnages principaux de l’aventure, le Maître de la ligue et le rival du héros sont frères et se nomment Tarik et Nabil, comme les frangins de PNL ! Et ouais les gars, Pokémon, c’est le boss final des jeux vidéo dans le rap français, loin devant GTA.

Souvenez-vous lorsque vous étiez encore un jeune dresseur, du choix de votre premier Pokémon.. On est tous passés par là, Nekfeu aussi d’ailleurs. Comme des milliers d’entre nous qui avons connu la première génération et ses versions rouge, bleue, il avait le choix entre Bulbizarre, Salamèche et Carapuce (Pikachu pour la version jaune toi-même tu sais). Un choix crucial et au moins aussi important que le parcours scolaire quand on sait que celui-ci allait vous suivre tout au long de votre aventure jusqu’au triomphe de la Ligue Pokémon. « Même à l’école, les professeurs ne comprenaient pas comment je pouvais niquer mon avenir, je devais trouver ma voie, mais j’avais du mal à choisir entre les trois premiers Pokémon », disait-il dans son couplet de « Zone » avec Orelsan. On ne sait toujours pas précisément qui a choisi le fennec, mais une chose est sûre, si on avait dit au jeune dresseur Ken qu’il deviendrait l’un des rappeurs les plus brillants de France, il ne l’aurait sans doute pas cru une seconde, et n’aurait pas hésité à nous balancer à la face ses attaques les plus puissantes.

Les vrais le savent, celui qui nous offrait notre fameux premier Pokémon dans les jeux originaux n’est autre que le Professeur Chen, un blase que s’est justement approprié Freeze Corleone avec son morceau éponyme et sa punchline d’ouverture. “Prof Chen, appelle-moi Prof Chen, Prof Chen n****, j’te laisse choisir ta Pokéball”.

Et puisque les rappeurs sont généralement bouillants et aiment se comparer à des dragons cracheurs de feu et de punchlines, c’est sans surprise que Salamèche et sa lignée d’évolution ponctuée par Dracaufeu sont parmi les Pokémon les plus citées. On a notamment Alkpote qui dans son morceau “Hasta La Vista” balance : « J’crache des flammes comme Dracaufeu, la pente est savonneuse. J’suis en bas à cause d’eux. L’État aspire ta moelle osseuse, j’crèverai pas pour l’drapeau bleu« . 

Dans un autre délire, on a aussi Lorenzo, le roi des enchères des cartes Pokémon qui rend hommage à la créature dans son morceau « Kekchose » : « Dracaufeu tatoué sur le bras, vos copines vieillissent, prennent du gras« . Ce fameux tatouage existe bel et bien puisqu’on peut notamment le voir dans le clip de « Nique La Bac ».

Clip de Lorenzo - "Nique la Bac"

Évidemment, leurs homologues de type eau Carapuce le gangster de l’animé et Tortank, avec son identité guerrière clairement établie ne sont pas en reste dans les citations sales du rap français. Freeze Corleone aka le Professeur Chen encore une fois lui a dédié une belle punch dans son titre « Shutterbug » : « MC, fais attention, quand j’arrive le sol tremble. Hydrocanon d’flow quand j’rappe, appelle-moi Tortank. Sa pré-évolution de base Carapuce aussi à droit à sa mention dans le titre « Dis moi où tu pecho » de Sofiane feat. Timal : « Repère baceux boule à z’ comme Carapuce ».

Parmi les Pokémon de départ de la première génération, seuls Bulbizarre et sa famille semblent être laissés pour compte dans le rap. Et c’est bien malheureux parce qu’en vrai il est cool.

Comment parler de Pokémon sans évoquer la mascotte qui les gouverne tous ? Forcément, Pikachu a une bonne place dans les punchlines de rappeurs, notamment grâce à son tempérament survolté. Par exemple, le maître punchlineur Dinos Punchlinovic en place une à la souris électrique dans son titre « Buzz l’éclair au chocolat » : « Si tu cherches un coup de foudre, prend une douche avec Pikachu ». Tout comme le rappeur Limsa d’Aulnay dans son « Prologue (Machete) » qui dit : « J’vois pas la vie en rose, moi c’est la version jaune. La poisse me suit comme le Pikachu d’Sacha »

Bon, on est d’accord, Pokémon, c’est de la frappe. Ceci-dit, avec plus de 900 monstres différents et des dizaines de mentions dans le rap français, il faudrait carrément écrire un livre pour répertorier toutes les punchlines faisant mention des bestioles. D’ailleurs, il y en a tellement qu’on se demande pourquoi en 2021, il n’existe toujours pas un Pokémon rappeur dans le Pokedex !

Le seul monstre qui s’en approche, c’est Rondoudou. Pourquoi ? Parce qu’il chante, c’est aussi simple que ça. Sauf que lui ne balance pas des grosses punchlines énervées, mais se contente de chanter des berceuses pour nous endormir et nous dessiner sur la gueule juste après. On est d’accord, avec de telles manières et sa bouille toute ronde et toute rose, niveau street cred, on a vu mieux. Ceci dit, ça n’a pas empêché Jul d’en faire mention dans le titre « Ghetto Funk » du groupe marseillais Puissance Nord. Sans vergogne, il balance : « J’suis mal comme ce jeune qu’a pas un qui veut tout-tout comme ce pote qui veut tout braquer mais l’corps à Rondoudou ».

Dans les Pokémon stars du dessin animé, mais qui servent à rien, on trouve également Psychokwak, le canard perché et migraineux de Ondine auquel le rappeur Gouap, du groupe Lyonzon dédie un morceau éponyme et quelques punchlines : « On t’fait mal comme Coco Thaï, il est 17, là faut qu’on s’taille, eh J’ai perdu mon flow dans un cul, j’ressors de l’eau comme Psykokwak […] Psykokwak attaque : Choc Mental, shoot cette wax ». 

Mewtwo, Mew, Lokhlass, Grotadmorv, Miaouss, Alakazam, Spectrum, Ectoplasma, Leviator, la Team Rocket et j’en passe. Le point commun entre tous ces Pokémons est qu’ils font tous partie de la première génération. Pour la simple et bonne raison que la plupart des rappeurs concernés sont nés lors de la première vague de la Poké Mania. Comme quoi, les rappeurs aussi sont nostalgiques. Reste à voir si les artistes de demain, ceux qui ont découvert les monstres de poche avec les générations plus récentes, continueront de faire honneur à leur Pokémon préféré dans leur rap. L’avenir nous le dira.

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