Le scratch : technique de DJing historique du hip-hop
Notre glossaire t’explique les expressions favorites de tes rappeurs préférés et le lexique spécifique du rap. On dit merci Rap City ! Aujourd’hui : « le Scratch ».
Le scratch, c’est le truc qui colle pour attacher tes chaussures quand t’as huit ans. Oh ça va, on peut bien se permettre un peu d’humour non ?
Non, en vrai, le scratch qui nous intéresse, c’est une technique de DJ qui consiste à modifier manuellement la vitesse de lecture d’un disque vinyle, ce qui va provoquer des effets sonores particuliers. A l’oreille, tu les reconnaîtras tout de suite vu que le maniement des platines provoquera des espèces de gribouillis sonores. Des gribouillis qui, certes, défoncent ton vinyle, mais qui font plaisir à tes oreilles. Et ça, ça n’a pas de prix
Dans la légende du scratch
D’après la légende, on s’accorde à dire que la technique a été découverte au début des années 1980 par l’un de ces génies, les DJ bien connus Grandmaster Flash ou Grand Wizzard Theodore. On n’est pas capable de dire lequel des deux a scratcher le premier, mais dans tous les cas, c’était brillant.
Pour Flash, son premier scratch apparaît sur son morceau « The adventures of Grandmaster Flash on the wheels of steel », tandis que pour Theodore, l’histoire est un peu plus WTF. Aussi incroyable que ça puisse paraître, on raconte que le gars aurait découvert le scratch en posant accidentellement la main sur un disque qu’il jouait lors d’une block party. Bon ok, ça rend la perf un peu moins folle, mais est-ce qu’au final, ça ne participe pas à renforcer encore plus la légende ? Ceci dit, le morceau qui a popularisé la technique du scratching, c’est “Rockit”, du légendaire Herbie Hancock. Un immortel classique qui a inspiré énormément de DJ’s.
Aujourd’hui, c’est triste à dire, mais les scratchs ont quasiment disparu dans le rap contemporain. Pour la simple et bonne raison que les producteurs font leurs sons la plupart du temps par ordinateur et avec des sonorités électroniques. Cela dit, ça n’empêche pas certains beatmakers, old school notamment, d’en faire glisser quelques-uns sur leurs sons quand ils en ont l’occasion. Et moi perso, j’ai beau aimé le rap d’aujourd’hui, quand j’entends un scratch en 2021, ça me fout toujours des frissons.