Punchlines : Oh mon Dieu, le rap français s’inspire de South Park !

La série trash South Park et ses personnages barrés ont profondément marqué la pop culture, mais aussi le rap et les punchlines de tes rappeurs préférés.

Créée à la fin des années 90 par les sulfureux Américains Trey Parker et Matt Stone, la série animée South Park met en scène depuis plus de 30 ans les aventures burlesques et absurdes de Stan, Kyle, Cartman et Kenny dans leur petite ville de montagne du Colorado. Que ce soit lors des premières saisons à l’humour plus scatologiques jusqu’à celles des dix dernières années à l’humour plus satirique et politique, la série et son franc-parler aussi subtil que trash n’a laissé personne indifférent.

On a tous regardé South Park étant gosses et peut-être même que certains d’entre vous continuent de suivre la série à chaque nouvelle saison. (la saison 25 a démarré le 2 février 2022). C’est aussi mon cas et c’est pour ça que j’éprouve un certain plaisir lorsqu’un rappeur balance une punchline en référence à South Park. Et Dieu sait que dans le rap français, il y en a.

Dans South Park, le rap français préfère Kenny et Cartman

« Oh mon dieu, ils ont tué Kenny ! Espèce d’enfoiré ! » Ce dialogue culte de Kyle et Stan est incontestablement l’une des références les plus connues du grand public dans South Park. C’est le running gag qui fait le sel de toute la série depuis ses débuts : Kenny, le gamin discret en encapuchonné dans son anorak orange qui crève dans d’atroces souffrances dans chaque épisode. Cela jusqu’à cet épisode de la saison 14 dans lequel on apprend en fait que le bonhomme est un être immortel depuis que ses parents ont passé un pacte avec le démon et monstre mythique Cthulhu.

Qu’importe que le mythe de l’immortalité de Kenny soit percé, c’est bien lui qui est le plus mentionné par les rappeurs dans leurs punchlines, souvent pour illustrer le fait de tuer la concurrence. C’est par exemple une comparaison qu’a fait Booba dans son titre « Caramel » : « Vous êtes comme Kenny d’South Park, chaque épisode vous mourez », dit-il.

Il n’est pas le seul puisque le rappeur Dixon a également fait cette comparaison en 2012 sur le titre « Marche comme un soldat » de Mac Tyer : « Ça bouge pas à chaque épisode, tout ça est très pénible, South Park, à chaque épisode, je retourne tuer Kenny « Au même titre que Mister You qui dans « On va tout perdre » balance : « Né pour mourir, y’a pas qu’dans “South Park” qu’on n*que Kenny ».

Parmi les autres personnages préférés des fans, on trouve bien évidemment Eric Cartman, le petit gros raciste, homophobe, vulgaire et surtout antisémite. Le gars cumule toutes les tares de la société, mais y’a pas à dire, on l’aime quand même. De là, la comparaison est facile : si t’as envie de traiter quelqu’un de gros porc, tu peux t’en remettre à Cartman. C’est par exemple ce qu’a fait Scylla dans sa « Poignée de Punchlines » pour parler de l’homme politique belge lorsqu’il prônait l’indépendance de la Flandre. En bon patriote Belge, il lâchait alors : « Parce que la méthode de régime est vraiment titanesque, BART DE WEVER a maintenant 68 kilos, ça lui en fait plus que 68 à perdre. Arrête, y a aucune bad vibes, j’l’aime bien, je l’préfèrerai juste quand il ressemblait encore à CARTMAN »

Vald s’est d’ailleurs lui-même comparé à Cartman dans son freestyle « Gusta Me », non pas pour parler d’une quelconque prise de poids, mais bien pour illustrer ses talents au micro : « Frère, alors je rime comme un gros porc, ma gueule j’suis Cartman dans Kill Bill ». Ademo dans « J’te Haine (Version Orange » s’est également comparé au petit gros, non pas pour son ossature lourde, mais pour son langage : « J’marche en speed y’a les Batmans (mal) poli comme Cartman (man)« .

Nekfeu aussi s’est servi de l’aura maléfique Cartman dans son clash historique des Rap Contenders contre Logik Konstantine. Sans vergogne, il lui balance au round 3 de leur battle, une punchline plutôt piquante : « Dis pas que c’est le hasard, j’suis Cartman, tu clashes mal, t’es le fils caché de Swagg Man« . Ce n’est pas uniquement dû à cette punch, mais la suite de l’histoire est connue : Le Feunek a écrasé Logik et a commencé à forger sa légende, tandis que son adversaire est progressivement retombé dans l’oubli.

Enfin pour terminer les mentions à Eric Cartman de South park dans le rap, on termine avec cette réplique culte du personnage reprise par Pesoa dans son titre « Officiel » : « Je vous laisse vous noyer en mer, moi je rentre à ma maison et je, je vous emm*rde ».

Mais South Park, c’est aussi une palanquée d’autres personnages tous plus cultes les uns que les autres. On a par exemple Monsieur McKay, le conseiller scolaire de l’école élémentaire qui ponctue toutes ses phrases par le gimmick « M’voyez ». Un tic de langage qu’a repris Vald dans son titre « John Doe ∅ 27 » : « Mec j’suis pas schizophrène, mais j’vous ordonne de m’vouvoyer, m’voyez ?! ».

Mais la palme des références cultes revient au rappeur Panik qui dans sa propre « Poignée de punchlines » cette fois, en place une pour Servietsky, la serviette de toilette toxico de la série. Mon Dieu que ce personnage est exceptionnel. Pour parler de son addiction à la fumette, le MC n’hésite pas à se comparer à la serviette camée : « Et rien ne change à part que mes cernes s’épaississent, moi j’fume tout l’temps, dans SOUTH PARK j’suis Servietsky ».

Puisqu’on parle de South Park dans le rap, on ne pouvait pas finir mieux que par une punchline relative à la fumette. Ceci dit, à son tour, la série n’a pas non plus manqué de rendre hommage à sa manière à des rappeurs dans ses épisodes. Des rappeurs US évidemment. Parmi les MC apparus à l’écran dans South Park, on trouve évidemment Kanye West, 2Pac, Biggie, Will Smith, Snoop Dogg, Iggy Azalea ou encore Logic. Mais ça, c’est une autre histoire. En attendant qu’elle soit racontée, moi aussi : je vous emm*rde et je rentre à ma maison !