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USKY, mentalité hustler jusque dans la rétine

Portrait carrière de Usky pour la sortie de Retina

A l’occasion de la sortie de son nouveau projet RETINA, on revient sur la (déjà) grande carrière du rappeur parisien de la Porte Dorée, USKY.

Usky fait clairement partie de ces artistes que l’on peut appeler « Hustler » avec un grand H. Bien loin des carcans de rentabilité du game, le rappeur parisien issu des milieux populaires a toujours mis un point d’honneur à emprunter sa propre voie plutôt que de suivre celle des autres. Un peu à la manière d’un Nipsey Hussle, sa carrière est un marathon maîtrisé et construit sur la durée plutôt qu’un sprint futile et expéditif en direction d’une gloire superficielle

Voilà plus de dix ans que le rappeur dont le blase s’inspire du célèbre chien de traîneau fait son office dans le rap. D’abord chevalier de l’ombre de l’industrie, il a progressivement su attirer la lumière sur lui en proposant des morceaux et projets musicaux toujours plus audacieux et surprenants. Après s’être forgé une fanbase solide, notamment grâce à sa trilogie d’albums indépendants Porte Dorée, le voilà prêt à partir pour de nouvelles aventures, avec nul autre que le Duc de Boulogne.

Effet Booba oblige et à l’aube de la sortie de Retina, son tout premier projet avec sa nouvelle écurie, c’est un tout nouveau public plus large qui promet de s’intéresser à sa musique. Histoire donc de vous faciliter la tâche en vous donnant des clefs de compréhension de son univers, il est temps pour nous de revenir sur le parcours déjà bien rempli d’Usky.

Une jeunesse tumultueuse

Cadet d’une famille de cinq enfants, Usky grandit dans le quartier d’Aligre avec ses frères et soeurs et sa mère d’origine tunisienne À la fin des années 1990, la famille est expulsée de son domicile et se voit contrainte d’emménager à Porte dorée, lieu bien connu du XIIeme arrondissement de Paris. Face à la situation délicate de sa famille qui peine à trouver la stabilité, le jeune garçon est confié à la garde de son père en région Rhône-Alpes.

C’est ce dernier qui va l’initier aux joies du rap au début des années 2000 en le faisant vibrer au rythme des sons de NTM, 113, Lunatic, Booba, Rohff et la Mafia K’1 Fry. Dès l’âge de 9 ans, Usky écume les concerts de rap haut perché sur les épaules de son père. Sans le savoir, il avait ouvert une boîte de Pandore qui ne se fermerait plus jamais.

Après avoir obtenu son Bac Littéraire et poursuivi des études en Science politique et sociologie à l’université Lumière Lyon 2, il décide de regagner la capitale et le domicile de sa mère. A vrai dire, au vu des artistes qui ont forgé la culture rap de sa jeunesse, quel autre endroit que Paris pouvait lui convenir pour matérialiser ses ambitions de prendre le micro ?

Nous sommes en 2013 et Usky décide de lâcher ses premières rimes dans le cadre d’un freestyle auditeur pendant l’émission Planète Rap sur Skyrock. Bluffé par sa performance, l’animateur Fred Musa lui demande de rejoindre le plateau de tournage sur lequel le rappeur Fababy se produit ce soir-là. La suite fait partie de l’Histoire.

Echec en major, réussite dans l’indépendance

Trois ans plus tard, il publie Mojo, son premier EP sous la houlette du label Elektra France (Warner Music France). Porté notamment par les singles « Samourai » et « Namaste », l’opus de dix titres trouve un petit écho auprès du public et place rapidement Usky parmi les nouveaux artistes à suivre. En 2017, il se rend à Miami pour travailler sur un nouvel EP intitulé Outsider qui en dit long sur ses ambitions de carrière dans le game. Il compte bien prendre la place qui lui revient de droit. Son plan d’action est parfait, mais des litiges en interne avec les équipes de son label vont le pousser à reprendre sa carrière en main et à se relancer en totale indépendance.

Une fois son contrat en maison de disques définitivement rompu, il publie le 14 janvier 2018 un message sur Twitter. Et bien sûr ses mots sont sans équivoque « LES PROCHAINS PROJETS SERONT PRODUITS PAR NOUS-MÊMES, CLIPPÉS PAR NOUS-MÊMES, ET DÉFENDUS PAR NOUS TOUS ! ». Qui l’aime le suive donc. Et Dieu sait que les fans étaient nombreux à le faire.

Pour la suite de ses projets en indé, son plan était clair : sortir trois mixtapes sur deux ans, sa fameuse trilogie Porte dorée. Non seulement cette série a été celle qui a propulsé sa carrière au niveau supérieur, mais elle fut aussi celle grâce à laquelle il a plus que jamais chercher à décloisonner les frontières de son art, en s’affranchissant pour de bon de toutes les étiquettes de genres. Entre rap, soul, R&B et même rock, la recette d’Usky rime avec audace et liberté créative. Ce qui n’est visiblement pas pour déplaire au public puisque ces projets ont cumulés plusieurs millions de vues depuis leurs sorties entre 2018 et 2020.

L’année suivante, Usky a poursuivi son marathon avec le projet « Sextasy. Selon les propres dires du rappeur devenus entre temps réalisateur audio, auteur et compositeur, « ce n’est pas un album mais une expérience, une drogue, un shot d’adrénaline pour tous ceux qui sont à la recherche de liberté et de nouvelles sensations après cette période particulière…💙 ». 

Par la suite, dans une volonté de poursuivre sa voie en indépendant, il a fondé en 2022 son propre label « Porte dorée publishing ». Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, il a obtenu dans la foulée un contrat de co-édition avec Booba et Tallac Records, avant d’être officiellement signé sur le label 92i. Le meilleur tremplin pour la suite ?

Retina, son premier projet avec le 92i

Que de chemin parcouru par USKY depuis ses débuts dans le rap il y a dix ans. Le soldat de l’ombre solitaire est devenu chevalier de lumière et membre d’une des équipes les plus solides et bankable du game. Fort de ce nouveau statut, il tend à ouvrir un nouveau chapitre de sa carrière. Aux côtés de Booba et du 92i donc, le rappeur parisien sort aujourd’hui son nouvel EP Retina. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec lui, il a le succès en ligne de mire.

Porté par les singles « Donatello », « Rétina », le titre éponyme du projet en featuring avec le pirate SDM, mais également le morceau « 3,5,7 » en duo avec le Duc en personne, ce projet de huit titres cristallise à lui seul la force de caractère, l’obstination, et l’ambition de l’artiste en dépit des aléas de son quotidien. Son objectif est clair : réussir quoi qu’il en coûte, même s’il doit faire dix fois plus pour avoir dix fois moins.

En substance, cet EP subtilement dosé entre mélodie et rap brut dresse surtout le panorama de tout ce que le rappeur a vu passer par la membrane interne de ses yeux bleus le temps de son existence terrestre. Né dans la rime, il démontre aujourd’hui plus que jamais qu’en embrassant le rap, Usky ne s’est définitivement pas trompé de voie.

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