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Respectez la légende : LL Cool J

En 2024, LL Cool J est toujours une légende

Après 17 ans de silence et à l’occasion de la sortie de son nouvel album The Force, on retrace l’héritage monumental d’une légende du hip-hop : LL Cool J. 

Qu’il est dur d’être un ancien dans ce foutu rap game. Entre le rythme effréné des différentes sorties musicales et l’industrie qui cultive à fond la culture du jeunisme, il est parfois délicat pour eux de suivre la cadence et rester à la page. S’ils peuvent heureusement compter sur leur public historique pour faire perdurer leur héritage, bon nombre des fans issus des nouvelles générations d’auditeurs ne connaissent même pas leur nom. Pourtant, sans eux, soyez sûr que le rap ne bénéficierait pas de l’éclat et du rayonnement dont il jouit aujourd’hui. C’est pour cette raison que nous avons à coeur de réhabiliter comme il se doit toutes ses figures légendaires du rap et de la culture hip-hop. Aujourd’hui LL Cool J.

Pour tous les fans de rap des années 80, la date du 6 septembre 2024 a tout d’un événement. Pourquoi ? Simplement parce que c’est le jour qu’a choisi LL Cool J pour dévoiler son nouvel album, The Force. La date est d’autant plus à marquer au fer rouge que ce quatorzième album de sa discographie sort onze ans après son dernier opus solo, Authentic, dévoilé le 13 avril 2013. Bon, ok, il a quand même sorti un petit EP intitulé From LL, With Love en 2021, mais soyons honnête, ça compte pas. Mais avant d’évoquer cet opus plus en détail, ne croyez-vous pas qu’il serait de bon ton de vous offrir une petite rétrospective de tout ce que le rappeur né dans le Queens à New-York, a accompli ?

LL Cool J, une carrière de légende

Les premiers de la classe Rap City s’en souviennent, on vous a déjà parlé de LL Cool J il y a peu lorsque nous célébrions les 40 ans du mythique label Def Jam. La première chose à savoir sur lui c’est que son nom est le diminutif de « Ladies Love Cool James », comprenez par là, « Les femmes aiment Cool James ». Maintenant que vous savez ça, peut-être vous demandez-vous pourquoi le dénommé James Todd Smith s’est octroyé un tel blase. Tout simplement parce que dès le début de sa carrière, il a pour ambition de séduire toutes les femmes avec son savant mélange hip-hop hardcore et de R&B smooth et langoureux.

Il se lance sérieusement dans le rap à ses seize ans, lorsque son grand-père lui offre le matériel nécessaire pour produire du son. Il va ensuite travailler sur sa première démo pour la proposer à différents labels. Finalement, il sera repéré par Rick Rubin et Russel Simmons, qui viennent à peine de fonder leur label indé, Def Jam Recordings. Grâce à eux, le rappeur séducteur va sortir son premier single « I Need a Beat » en 1984. Ce son s’écoulera à plus de 100 000 exemplaires et marquera à la fois son premier succès. Fort de celui-ci, il se verra proposer par Def Jam, son premier contrat de distribution avec Columbia.

C’est ainsi qu’en 1985, LL Cool J sort son premier album Radio, et cette fois encore, c’est un immense carton. L’opus entièrement produit par Rick Rubin et porté par les singles « I Can’t Live Without My Radio » et « Rock The Bells », s’écoule à plus de 500 000 exemplaires en moins de cinq mois avant d’atteindre le million de copies et la certification platine qui va avec, plus tard dans l’année. C’est le début d’une irrésistible ascension pour le rappeur.

Il enchaîne ensuite avec son deuxième album Bigger and Deffer, un véritable classique. C’est sur celui-ci que figurent les deux plus grands hits de son début de carrière, la ballade rap « I Need Love » et l’ultra-violent « I’m Bad ». Ces deux morceaux lui permettront d’obtenir une certification encore plus prestigieuse, le double disque de platine. Son troisième album, Walking With a Panther, sort en 1987 et sera lui aussi certifié platine, notamment grâce aux classiques « Going Back to Cali », « Big Ole Butt » et « I’m That Type of Guy & Jingleing Baby. L’année suivante, il franchira un nouveau cap avec le morceau éponyme de son quatrième album « Mama Said Knock You Out ». En effet, le titre funky à souhait produit par le légendaire Marley Marl remporte le Grammy de la meilleure performance rap en solo en 1991 et le magazine Rolling Stone le classera 29ème de sa liste des 50 meilleurs morceaux rap de tous les temps. Que dire de plus ?

Les années passent et les succès se poursuivent pour LL Cool J. Si son projet 14 Shoot to the Dome sorti en 1993 fera moins de bruit, le suivant, Mr. Smith, lâché en 1995 le remet sur de bons rails avec, en bout de course, une nouvelle certification platine. Signe qu’il est de retour au top, son single « Hey Lover », extrait de la BO du film Boyz II Men va cartonner dans les charts et en 1996, donnera de nouveau à son auteur le Grammy de la meilleure performance rap en solo, cette même. A cette époque, LL Cool J est au sommet du game. Au point que dans la foulée, il dévoile le premier best of de sa carrière. Une compilation qui comme son nom l’indique regroupe ses plus grands titres sortis à ce jour. L’aura du rappeur est tel qu’il n’hésite pas à se proclamer meilleur rappeur de tous les temps, au travers le titre de son huitième album sorti au pinacle de l’année 2000.

Durant cette première décennie du nouveau millénaire, LL Cool J sortira plusieurs autres albums : 10 (2002), The DEFinition (2004), Todd Smith (2006) et Exit en 2008. Ces projets connaîtront un succès moindre à mesure que l’aura du joli cœur de ces dames commence à s’essouffler, mais cela ne l’empêchera pas de sortir un nouveau best of All World. en 2009. Par la suite, il a beau ne plus être à son prime dû au renouvellement générationnel, il n’empêche que son héritage musical reste immense et que sa contribution au rayonnement de la culture hip-hop ne peut être ignorée. 

 

Mais saviez-vous que l’artiste avait également dépassé les frontières de son genre, notamment en s’illustrant au cinéma ? Il a commencé sa carrière d’acteur dans le film Krush Groove de 1985 et nous l’avons ensuite vu briller dans d’autres productions du septième art telles que Deep Blue Sea, In Too Deep et Any Given Sunday. Entre 1995 à 1999, il a même joué sur le petit écran, dans sa propre sitcom, In the House, sur NBC. Comble de la reconnaissance, il a même joué un rôle dans la série CBS NCIS: Los Angeles pendant dix saisons de 2009 à 2019, en plus de s’être illustré en tant qu’animateur de l’émission de karaoké américaine, Lip Sync Battle.

En réponse à son influence culturelle gargantuesque, vous ne serez pas surpris qu’en 2016, le bougre obtienne son étoile sur le fameux Walk of Fame d’Hollywood. L’année suivante en 2017, il sera le premier rappeur à être honoré au Kennedy Center, avant d’être consacré quatre ans plus tard, en 2021, en tant que légende immortelle au Rock & Roll Hall of Fame. Si tout ça ce n’est pas le signe qu’il figure incontestablement parmi les plus grands MC et superstars de tous les temps, on se demande ce que c’est. 

Retour en force en 2024

On peut le dire, avec tous ces hits, certifs et toutes ces reconnaissances, LL Cool J a clairement fini le jeu du rap et de la pop culture. C’est peut-être d’ailleurs parce qu’il le sait qu’il a choisi de ne plus sortir d’album depuis 2013 et sa dernière galette baptisée Authentic. On dit ça, mais 11 ans plus tard, en 2024, le revoilà avec le quatorzième disque de sa discographie, The Force. Un opus sur lequel il travaille néanmoins depuis plusieurs années.

Son titre, The FORCE n’est pas seulement là pour montrer qu’il souhaite toujours être considéré comme un titan du game. Il est aussi l’acronyme caché de The FORCE (Frequencies of Real Creative Energy). Comprenez par là que s’il continue à rapper, ce n’est pas pour le buzz ou pour l’argent, mais pour le plaisir de créer et parce que ça le fait kiffer. 

Entièrement produit par le rappeur/producteur Q-Tip du groupe A Tribe Called Quest, l’album porté par les singles « Saturday Night Special » et « Passion » comprend 14 titres dont des collaborations de prestige avec Snoop Dogg, Fat Joe, Rick Ross, Nas, Busta Rhymes, Saweetie et Eminem, entre autres. 

Le featuring avec le rappeur de Détroit intitulé « Murdergram Deux » a par ailleurs une saveur toute particulière puisqu’il marque le tout premier duo entre les deux artistes, bien qu’ils se connaissent depuis de nombreuses années. La collab est d’autant plus belle qu’elle représente une véritable fierté pour Eminem, lui qui n’a jamais caché s’être mis au rap en partie parce qu’il écoutait LL Cool J qu’il écoutait durant sa jeunesse. Comme quoi, même après avoir tué son alter ego démoniaque sur son dernier album, le Rap God lui-même continue de réaliser ses rêves. Rien que pour ça et pour tout ce qu’il a accompli depuis près de 40 ans, mettez du respect sur le nom de LL Cool J.

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